Boycotter les grandes surfaces : rencontrer des gens formidables, manger mieux, dépenser moins …

 

 

J’en avais déjà parlé ici, j’entame ma 3ème et joyeuse année sans courses en grande surface ! Mis à part quelques sauts ici et là pour des piles, du papier à lettres et je ne sais plus quoi, je n’ai plus eu à subir les néons blafards et la musique décérébrante des supermarchés … Lieux que je me suis mise à haïr véritablement.

(Combien d’enfants y ai je vu en souffrance, « tiens, t’es pas sage, je te colle une bonne fessée, et si t’arrête pas de pleurer, je t’en recolle une autre », caddies bondés de sucreries, sodas, plats préparés aux additifs alimentaires, gosses hurlants (tu m’étonnes), parents hurlant encore plus, caissières moribondes (à mon avis, pour tenir le coup, il vaut mieux en effet se mettre dans une sorte de mode « veille », gestes d’automates, sourires d’automates …)

Et … Surconsommation ! Si on fait le tour des caddies, qu’est ce qui est réellement indispensable ? Et je ne parle pas des emballages et suremballages, qui feront encore gonfler nos poubelles, déjà bien pleines …

Il n y a rien de bien en grande surface. Ni les grandes marques sans éthiques aux OGM cachés, ni la qualité plus que discutable et pleine de mensonges, ni les produits importés à des tarifs indécents pour les producteurs locaux, ni l’état d’esprit qui y règne …

Alors je vous vois venir, à me dire « mais vous avez les moyens, vous , de manger bio » … Eh bien détrompez vous, déjà de nos jours les « petits » paysans comme moi n’ont pas du tout les moyens de quoique ce soit, et ensuite, manger mal coute très cher :  les aliments industriels sont extrêmement onéreux (sans même parler des plats tout prêts ou des surgelés de chez P****).

Je ne parle évidemment pas de l’impact sur la santé … Je crois que les effets des additifs alimentaires, des résidus de pesticides etc, sont assez connus de nos jours pour que nul ne puisse continuer de les ignorer.

Et pourtant, des solutions existent ! Même si vous travaillez et que vous avez le sentiment d’être débordé, et que le supermarché est le plus « pratique ». Imaginez déjà pourtant tout ce que vous pourriez faire à la place de ce samedi après-midi entassés comme des moutons derrière vos caddies, imaginez déjà quel bien-être ce serait de supprimer cette corvée bruyante et les disputes qui vont avec …

En deux ans, j’ai du trouver des solutions, qui se sont vite imposées à moi, et maintenant, je suis très bien organisée.

Manger bio et sain me coûte moins cher, (vraiment moins cher), je ne passe pas beaucoup plus de temps à cuisiner, et les aliments que je mange (hormis les pâtes, quinoa etc) sont produits localement. Par des gens que je connais … Et c’est là aussi toute la différence. C’est aussi un acte qui a du sens, qui était dans un premier temps purement militant puis qui est devenu un vrai plaisir.

Plaisir de déjeuner avec le pain de Karine, de boire les sirops de Brigitte, que j’imagine dans son atelier de transformation, ou en cueillette dans la garrigue, de dormir sur les oreillers d’Anne, qui a planté, récolté son petit épeautre et fabriqué elle même ses oreillers dans son atelier tout près d’ici, plaisir de manger les fromages de Denys dont je connais les chèvres, les œufs de Claire, après avoir vu ses poules vagabonder joyeusement dans leurs prairies … Mon pain, mes confitures, mes œufs, mes jus de fruits, fromages, charcuteries, mon sel, mes savons, crèmes ,gels douches etc ont une histoire, un nom, un sourire … Ils sont bio mais pas seulement : ils sont la vie de nos campagnes qui, ne l’oubliont pas, continuent de se vider, laissant place à des déserts où tentent de survivre quelques courageux autochtones (il n’y a qu’à aller faire un tour dans certains coins du Cantal ou de la Lozère pour s’en convaincre).

Manger local, c’est aider ces paysans qui sont l’avenir de nos territoires ruraux, et manger bio, c’est faire en sorte que l’agriculture puisse rester ce qu’elle aurait toujours du être : notre moyen de subsistance, sain et durable, l’entretien de nos terres et le maintien de la biodiversité.

Des tas de solutions existent : AMAP, paniers bio, marchés de producteurs, boutiques de paysans producteurs.

Des réseaux se créent, ici et là, des associations telles que Nature & Progrès peuvent mettre en lien consommateurs et producteurs pour qu’ensemble on puisse continuer d’avancer.

L’avenir de l’agriculture, de nos campagnes, est aussi entre les mains des consommateurs.