Le retour des amphores ?
Au temps des Romains, les vins étaient transportés et conservés dans des amphores (grandes jarres) en terre cuite.
Ce procédé a été progressivement abandonné au profit du bois.
Aujourd’hui, on continue dans certains pays dont la Géorgie, de vinifier et conserver les vins dans ces amphores en terre.
Certains vins célèbres (comme « Commandaria St John », de l’île de Chypre) font une longue fermentation dans la terre cuite puis sont ensuite vieillis en fût de chêne : un moyen d’assembler les deux méthodes de vinification …
Un domaine à Cahors (« Le Clos du Chêne ») s’est distingué par une cuvée « Un jour sur Terre », élevé en jarre de terre cuite, sélectionné par le guide Hachette, la Revue des vins de France, médaillé d’or à Paris …
Qu’apporte l’élevage en terre cuite ?
Si l’élevage en amphores en terre se distingue de celui en barriques, c’est avant tout par l’oxygénation lente et continue du vin par les pores de la terre cuite, ce qui fixe tanins et anthocyanes et contribue grandement à la rondeur et à l’équilibre du vin.
Quelques domaines se lancent d’ailleurs dans ce « retour aux amphores », que ce soit pour la vinification en elle-même (fermentations alcooliques et malolactiques réalisées directement dans la jarre qui tient lieu de cuve) ou pour l’élevage (la jarre remplace le fût de chêne).
Evidemment, pour ceux qui souhaitent obtenir un fondu des tanins sans avoir d’effet boisé, ce peut être une bonne solution.
Mais ce n’est pas tout ! Ces vins vinifiés en amphores sont plus frais, ont un coté minéral, léger qui m’a vraiment séduit.
Voilà toute la magie du vin : si l’on ne peut vraiment modifier son terroir, on peut jouer sur les cépages, les assemblages, les méthodes de vinification et… les contenants dans lesquels on vinifie !
Il est bien certain que l’inox, le bois ou la terre vont bien sûr influer sur les arômes du futur vin.
A voir sur ce sujet : www.tourelles.com, un domaine qui vinifie selon les traditions romaines afin de retrouver le goût des vins d’antan. C’est un centre de recherche sur la viticulture et la vinification dans l’Antiquité romaine, extrêmement intéressant à visiter.
En ce qui me concerne, j’espère vinifier en 2009 un rosé et un rouge en amphores – mes premiers « vins romains »… !